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Hommage à Dominique, 55 ans, un gars d’la rue, décédé le 15/12/2019 à Toulouse.

C’était il y a quelques mois, une soirée de printemps. La chorale Kokeliko est allée chanter à la maison Goudouli, partageant avec les résidents un moment de chant, tous munis d’un carnet pour unir les voix autour de chants populaires.

J’ai vite remarqué Dominique. Il cherchait difficilement les pages pour suivre les paroles avec un réel désir de participer et d’être présent, vibrant des notes de musique, bercé par les paroles de ces chants remplis de souvenirs. Je me suis installée à côté de lui pour l’aider, et nous avons passé la soirée à chanter ensemble, côte à côte, en suivant avec beaucoup d’attention les mots sur le carnet.

Il m’a beaucoup touché, son visage marqué, ses doigts rugueux et recroquevillés, sa maladresse à chercher les mots, ayant des difficultés pour parler, son sourire édenté et pourtant, tellement tellement de joie d’être là, et de vibrer au rythme de l’accordéon… un regard pétillant de vie et de plaisir.

Dominique a été, l’espace d’une soirée, la merveilleuse preuve que la musique et le chant raniment la vie, donnent des ailes. Même si la vie a été dure, avec son lot de souffrance et de douleurs inavouables, même si tout pousse à baisser les bras et se laisser sombrer dans une folie, le chant est là pour rendre le sourire, même fugace et ranimer notre âme cabossée.

Merci Dominique pour ce cadeau de vie, pour ce lien aussi riche qu’éphémère, ce moment de bonheur partagé. Tu as incarné toute la joie que j’aime transmettre au-travers du chant, un sens profond de partage et de complicité. Merci d’avoir donné de toi, de ce qui t’anime profondément, cette âme d’enfant qui ne meurt jamais, merci d’avoir partagé ce souffle de vie toujours présent quand on laisse parler son cœur. Tu laisseras dans ma mémoire et dans mon cœur, une empreinte douce et heureuse.

Nous ne nous connaissions pas, pourtant je suis touchée par ton départ. J’ai compris que la vie ne t’avait pas épargné, comme elle seule peut le faire parfois … mais la vie ne s’arrête pas à la mort, celle qui se poursuit au-delà est douce et pleine de tendresse, le repos céleste. Chacun de nous le mérite, profites-en !

Florence Bonicel, Vokalys